L’école d’agriculture de Bréhoulou et l’Agro-campus de Fouesnant (ex-CEMPAMA)

Partie 2 – L’ouverture jusqu’à la guerre 39-45

 

1er décembre 1924 : rentrée pour les premiers élèves, mais le chantier est loin d’être achevé.

M. Albert Louppe fait fermer l’école en raison des dangers que risquent les élèves, et la nouvelle rentrée est prévue pour noël 1925.

Certains opposants dont M. Eugène Buzaré et l’ancien propriétaire de l’hôtel d’Arvor, Alexandre Parquer, retiré à Beg-Meil, critique l’école de Bréhoulou et vante les qualités du Nivot.

En février 1925 l’école s’équipe d’un service scientifique. Un atelier à bois voit son équipement de machines diverses : scie à ruban, raboteuse dégauchisseuse, scie circulaire, mortaiseuse, affûteuse, et meule. L’atelier de mécanique quant à lui il se voit doté d’une perceuse, un tour, un étau limeur, une meule et une poinçonneuse cisaille.

Avril 1925 il est décidé de créer une salle de récréation, une buanderie, une cidrerie et un water-closet.

L’ensemble des bourses accordées aux élèves de Bréhoulou s’élève à 16500frs pour l’année 1924/25

Le conseil Général vote un budget de 16000frs pour l’élargissement du chemin de grande communication N°45 reliant Fouesnant à Beg Meil, à la traversée de l’école de Bréhoulou. L’étroitesse du chemin, entre 5,6m et 7m, est la cause de fréquents accidents

En 1925 c’est l’achat d’un générateur d’air carburé héliogène( gaz) à M.Thomas constructeur à Aulnaye-sous-Bois pour 5000fr, d’un pont-bascule de 10 tonnes à Mme Boé-Paupier de Paris pour 6800fr. M. Le Noach, ébéniste à Fouesnant, à l’accord pour la construction d’un amphithéâtre de 8mX2,5m pour 3390fr, ainsi que des travaux pour 1500fr et de 22 paires de persiennes pour 4639,35fr. M. Chalony de Pleuven a lui un accord pour différents travaux de maçonnerie pour 30 000fr. L’entreprise Novello-Graziana de Lambézellec a un accord pour la construction d’une salle de récréation, d’une buanderie, de salle de bains, d’une cidrerie et water-closet pour un montant total de 250 000fr. L’achat d’une batteuse en octobre.

L’assurance du personnel et des élèves en cas d’accident est signé auprès de la compagnie « la paix » pour une cotisation annuelle de 888,40fr

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Le rapport du directeur de l’école, M.Buquet au conseil Général lors de sa séance du mois d’août 1925, nous donne une idée précise du démarrage de l’école. En voici les principaux extraits :

« La convention du 8 juillet 1924, a permis le début du fonctionnement de l’école à partir du 1er décembre 1924. Les examens d’admissions se sont déroulés le 24 novembre 1924. Sur 27 élèves inscrits, 24 ont été admis. L’âge moyen est de 14 ans, ils sont originaires du Finistère et fils d’agriculteurs.

Le 24 janvier 1924, M. Métais, ingénieur agricole diplômé de la section d’application d’enseignement agricole, remplace M. Berthelot, pour convenances personnelles.

La journée des élèves est partagée entre les cours techniques et les travaux pratiques de la ferme ou du jardin

Les matières enseignées sont : le français, les mathématiques appliquées, l’arpentage, le nivellement, la physique chimie agricole, la technologie, la météorologie, la zoologie, la botanique, l’agriculture extérieure, l’hygiène des animaux domestiques, les machines agricoles, les constructions rurales.

Le cycle des études est de deux années, qui commencent le 1er lundi d’octobre jusqu’au 8 août.

L’enseignement pratique est complété par les travaux manuels du bois et du fer et de bourrellerie.

Le domaine comprend : 17ha 30a de terres labourables, 9ha 30 de prairies et de 11ha 86a de bois et divers.

Des excursions sont organisées dans les fermes les mieux tenues ainsi qu’aux concours agricoles. La prochaine campagne devra permettre la production de semence de choix ainsi que l’entretien d’animaux sélectionnés, vaches laitières, juments poulinières et de travail, porcs et animaux de basse-cour. Les terres ont été analysées par M. Vincent Directeur de la station agronomique de Quimper. Le comité d’exploitation s’est réunis les 3 janvier, 7 mars et 10 avril. Il a été crée un jardin potager, nécessaire à l’économat. Des arbres fruitiers et une petite serre complèteront ces installations.

Les bâtiments en voie d’achèvement comprendront : vacherie, écurie, porcherie, cidrerie, laiterie, hangars pour les récoltes et le matériel.

Le matériel se compose de : brabant, bineuse, semoir, distributeur d’engrais, tonneau à purin, faucheuse, râteau à cheval, faneuse, moissonneuse,

Le domaine deviendra un centre de sélection végétale et animale, d’expérimentation pratique et de démonstration et d’initiation des élèves à la bonne et judicieuse pratique agricole ».

Dans les résultats de l’école les élèves boursiers au nombre de 12 ont obtenus les résultats suivants : 4 des notes supérieures à 14, 6 des notes supérieures à 13, 1 des notes supérieures à 12,5, 1 a été non classé eu égard à ses absences.

En octobre 1925 l’école s’équipe d’une écurie, une vacherie, une porcherie et de la maison du chef de culture, objet du marché d’octobre 1923.

Le 6 décembre 1925 un début d’incendie provoque quelques dégâts au bâtiment scolaire, mais le sinistre est vite circonscrit, les pensionnaires qui logeaient dans le dortoir à proximité ne s’en pas rendu compte. Ce début d’incendie amène quelques mesures de sécurités supplémentaires.

En décembre 1925 est confié au pépiniériste Botéraou de Saint-Marc, la plantation du domaine avec des Tilleuls, des cupressus, des troênes, des pommiers, des poiriers, ainsi que des rosiers et des hortensias.

Peu d’entreprises fouesnantaises sont sollicitées, sauf l’ébénisterie Le Noach pour différents travaux de menuiserie. Il est aussi fait appel à l’entreprise Le Bris pour quelques travaux modificatifs de maçonnerie.

La ferme de Keravel-huella en Plonéour-Lanvern est affermée à Mme Carval

Dans un article d’Auguste Dupouy dans le journal la Bretagne du 5 octobre 1926, il en fait une description suivante à la 2ème rentrée. » le réveil se fait à la sirène automatique, les cuvettes sont des plus modernes, le chauffage est par radiateurs, le courant est produit sur place. L’équipement de la ferme est fait de brabant, semoir, faucheuse, moissonneuse lieuse, batteuse électrique, arracheuse de pomme de terre. Il n’est pourtant pas interdit de greffer des pommiers, ni de faire son cidre dans une cidrerie spacieuse, nette, fraîche, de nettoyage et d’éclairage façiles, en cours d’achèvement. On apprend la propreté, on n’enseigne pas que la théorie, on y apprend la chimie, la zoologie, la botanique, l’orthographe, mais aussi traire, atteler, faucher, réparer moteurs et instruments. Mais il serait souhaitable d’avoir une uniformisation des jeunes admis en âge comme en instruction »

En octobre 1926 l’école loue à Alexandre Parker hôtelier à Beg meil des parcelles de terres à Kérambras et Keramefelec, d’une surface de 16 hectares pour 12 ans au prix de 200Kg de froment de 1ère qualité. A la même date Mme Veuve Divannach loue deux terres à l’école, situées à Toul ar Caon , pour un prix de 500frs par an et ceci pour un bail de 18 ans.

L’école fait l’acquisition de chevaux et génisses auprès d’agriculteurs de la région.

En janvier et février 1927 les travaux de la 1ère tranche sont réceptionnés officiellement. Mais en septembre il restait toujours des finitions à réaliser

La promotion de 1926 est de 26 élèves, ce qui porte l’ensemble de l’effectif de 38 élèves.

Certains professeurs sont remplacés :M. Quéré, diplômé de l’école nationale d’agriculture de Grignon remplace M. Métais et M.Salaün, directeur d’école publique, remplace M. Bietry.

A la rentrée d’octobre 1926 le domaine de l’école comprend une exploitation de 52ha 35a 27ca, répartie en 36ha 42a en bien propre et 15ha 96a 27ca de biens loués.

Suite au décès D’Albert Louppe Président du conseil Général et président du conseil d’exploitation, les travaux sont suspendus sur avis du Ministre de l’agriculture, en date du 5 août 1927.

Durant l’année scolaire, les anciens de Lézardeau à Quimperlé se sont joint aux anciens de Bréhoulou pour former une association.

Octobre 1927 l’équipement se poursuit par l’acquisition d’une moissonneuse lieuse.

Janvier 1928 : Une note au préfet informe « du mauvais état des batteries d’accumulateur, étant de nature à faire craindre une interruption de l’éclairage électrique, et demande le raccordement au secteur électrique de la société Le Bon et Cie pour un montant de 22848frs » Raccordement qui sera réalisé en mai 1928, mais une tempête au mois de septembre provoque de nombreuses coupures et plusieurs jours sans électricité, ce qui provoque un courrier de protestation du Préfet au Directeur de la société Lebon.

Février 1928 : finition des travaux modificatifs, réclamés par le ministère de l’agriculture en 1925, afin d’avoir un établissement plus fonctionnel. Le coût total des travaux s’élève à 3.200.000frs dont 30% subventionnés par l’état.

En mai 1928 M. Louis Feunteun est nommé assistant au Directeur de l’école et représente le conseil Général, ceci pour une indemnité de 217 852fr

Septembre 1928 : l’école vent la perceuse, l’étau limeur et la cisaille de l’atelier de mécanique.

Toujours en 1928 un projet de galerie vitrée entre le bâtiment du dortoir et le bâtiment scolaire n’est pas retenu.

Le premier directeur est M. Edouard Buquet qui vient d’Ecully dans le Rhône, il y reste jusqu’en août 1931, date à laquelle il prend sa retraite.

L’année 1929 voit la réalisation de la buanderie, la cidrerie et travaux divers.

L’année scolaire s’étend du 1er lundi d’octobre au 8 août. L’école vent la mortaiseuse.

Des travaux d’amélioration des infrastructures sont réalisés, mais sont insuffisants.

En 1930, une indemnité est accordée à l’école afin qu’une session d’une semaine d’une formation au profit des maîtres désirant préparer l’examen du brevet agricole, ceci à la demande de l’office départemental agricole.

Un financement est demandé pour la fourniture de 10 coffrets d’outillage destines aux élèves de l’atelier de mécanique, ainsi que l’achat d’un coffre fort pour le bureau de comptabilité.

M. Boisgontier, nouveau professeur en remplacement de M. Lemeunier, obtient une indemnité de logement de 2000frs car le logement qui lui est destiné est toujours occupé par M. Coïc, ancien chef de pratique de l’école, actuellement en congé de durée prolongée.

Le 25 juin 1930 La mairie sollicite la location d’une parcelle de terrain dépendant de l’école de Bréhoulou, destiné à servir de terrain de jeux et de sports.

Le rapport annuel de l’école exposé au conseil général par M. Buquet directeur, indique que les différents travaux sont terminés, le portail d’entrée posé, le passage couvert dans la cour, la clôture du paddock et le monorail de la cidrerie poés.

Il indique aussi que l’effectif est 18 élèves en 1ère année et de 19 en 2ème année

A la rentrée de 1930 l’effectif est de 12 élèves pour la 1ère année et de 12 élèves pour la 2ème année. Cette désaffection s’explique par le creux des naissances en 1916, ainsi qu’un manque du peu d’intérêt des cultivateurs pour l’enseignement agricole.

M. Buquet demande la création d’une classe préparatoire, afin d’admettre des jeunes ayant obtenu leur C.E.P.

En 1931 sont achevés les hangars agricoles.

Août 1931, Pierre Bricaud devient Directeur de l’établissement.

Dans le rapport annuel de septembre 1931, porte à la connaissance du conseil général le décès de M. Cabillic professeur d’agriculture et de Zootechnie, survenu le 9 mars 1931 et remplacé par M. Jean Lefebvre, ingénieur agricole

En 1932 l’effectif est de 4 élèves en cours préparatoire, 11 en 1ère année et 9 en 2ème année. Un crédit spécial est débloqué pour le recrutement des élèves.


Jean Kienlen déjà professeur adjoint à l’école prendra la suite de Pierre Bricaud en 1933 et restera en poste jusqu’en 1941.Celui-ci a été arrêté en 1941, pour détournement de matériel et de nourriture, sur dénonciation des agents du PNB( Parti National Breton). Il a été relâché après quelques jours d’emprisonnement suite au versement d’une caution de 15000frs.et a déménagé à Troyes ( voir l’heure bretonne du 14 juin 1941.le scandale de Bréhoulou )

En appel de février 1945, il ne se présente pas au tribunal, lequel confirme la condamnation à 2 ans de prison et 10.000frs d’amende. ( le télégramme du 13 février 1945 )

En 1933 le projet d’allée couverte est repris entre les deux bâtiments.

En 1934 des travaux de peinture et le remplacement de la chaudière sont réalisés.

Au 17 novembre 1936 l’école exploite 10ha qui lui appartiennent, et 15ha93 qui sont loué à M ; Parquer.

Par un acte du 30 janvier 1937 le lycée achète deux parcelles de terre à M. et Mme Parquer hôtelier à Beg-Meil, Parc ar Voulen et Parc ar Voulen d’an traon, de 2ha 04 ar77ca pour 28420frs.

Suite à la demande de bornage de terrains limitrophe de la ferme de Kérangorrec, il est spécifié que M. et Mme Ollivier Berrou, locataire de la maison de Kérangorrec, chapelle de Saint-Sébastien, la parcelle 235 section O appartient à Bréhoulou et Mme Berrou née Yvonne Le Gall louait Saint-Sébastien avant leur mariage.

A la session du conseil général du 1er juillet 1939, M ; Kienlen dans son rapport, indique que qu’il y a eu 23 candidatures admises. Le nombre d’élèves est composé de 15 en 1ère année et 18 en 2ème année, mais le recrutement a été gêné par les événements de septembre 1938. Il signale le problème du non-renouvellement du bail des terres Parker, ce qui engendre un total de seulement 12ha 67ca de terres cultivables.

 

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